Crises énergétiques et géopolitiques : impact sur les entreprises selon le Baromètre 2024 des Métiers de l’Industrie et du Numérique

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L’Observatoire des Métiers et des Compétences de l’Institut Mines-Télécom a pour objectif d’apporter des informations sur l’évolution des secteurs d’activité, des métiers et des compétences. Chaque année, il interroge les professionnels sur leurs perspectives de recrutement, d’activité et pratiques RH afin d’établir le Baromètre des Métiers de l’Industrie et du Numérique.

Pour l’édition 2024, le baromètre s’intéresse à l’impact des crises énergétiques et géopolitiques sur les entreprises. Il propose également une analyse du mouvement de réindustrialisation et de transformations de l’industrie.

Le baromètre est piloté par l’Observatoire des métiers et des compétences de l’Institut Mines-Télécom. Il identifie l’évolution des grandes tendances du marché de l’emploi et les attentes des entreprises en termes de compétences. L’observatoire cherche à donner des informations aux (futurs) étudiantes et étudiants sur les évolutions du monde du travail et les métiers les plus recherchés.

Pour cette édition 2024 du Baromètre des Métiers de l’Industrie & du Numérique, l’Institut Mines-Télécom met un coup de projecteur sur un sujet désormais redevenu au centre du débat public : la réindustrialisation et les transformations de l’industrie.  124 professionnels de grands secteurs d’activité ont répondu à l’appel et notamment : ingénierie (25) %, activités informatiques et TIC (18%), Conseil aux entreprises et Construction BTP (15%), Energie – production et distribution – (14%) ; les entreprises interrogées entretiennent des relations avec les écoles de l’Institut Mines-Télécom ou de ses écoles partenaires.

Des perspectives positives malgré les crises

Si plus de la moitié des répondants affirment avoir été impactés par la crise ukrainienne (53% d’entre eux), notamment avec la hausse des prix de l’énergie ou des tensions sur les approvisionnements, globalement les perspectives d’activités sont au vert pour 67 % des interrogés. Ils sont même 36% a avoir décidé des volumes de recrutement supérieurs à 2023, 54% recrutent les mêmes volumes par rapport à l’année précédente.

Les entreprises recherchent très majoritairement des postes liés à l’ingénierie (73%), devant ceux en lien avec l’étude et le développement logiciel et réseaux, la R&D et conception, la Data science et les risques et cybersécurité, tous à parts égales à 24%. 73% des entreprises du panel disent rencontrer des difficultés de recrutement par manque de candidats.

Les indicateurs de signaux faibles

Toujours dans l’optique d’être un outil de pilotage pour les entreprises, le baromètre intègre également des indicateurs liés à l’industrie du futur, à la féminisation des métiers ou à la transition écologique et sociale (TES). Ces indicateurs sont autant de signaux faibles qui montrent les grandes évolutions du monde professionnel qui deviendront la norme, à l’image du télétravail par exemple. L’édition 2024 révèle une vraie tendance sur la volonté de féminiser les effectifs dans les entreprises avec 61% des répondants qui affirment s’inscrire dans cette démarche. A la question de savoir quelle est la posture adoptée autour des notions de TES, 51% répondent que c’est un axe stratégique prioritaire dans le développement de leur activité et 48 % qu’elles font partie intégrante de leur ADN et de leurs valeurs ; 39% reconnaissent que c’est un axe différenciant.

« Notre Baromètre des Métiers de l’Industrie et du Numérique est un outil de prospective et de conjoncture à destination de toutes les parties prenantes de l’Institut Mines-Télécom : élèves, enseignants-chercheurs, partenaires industriels. Nous vivons dans un monde en « permacrise » où les changements radicaux se succèdent rapidement. Généralisation du télétravail, évolution de la notion même de travail, guerre en Ukraine, arrivée de l’IA, chacun doit à la fois s’adapter en permanence et se projeter sur le long terme et pour cela disposer d’éléments d’informations synthétiques d’analyse et de conjecture. »

Martine Assar, Responsable de l’Observatoire des métiers et des compétences.