Concertation nationale : quel avenir pour la société à l’ère numérique ?

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Christine Balagué, chercheuse à Télécom Ecole de Management, coordinatrice de la Chaire « Réseaux Sociaux » à l’IMT et vice-présidente « libertés et droits fondamentaux » du Conseil National du Numérique (CNNum), est en charge de la concertation nationale :  » quel avenir pour la société à l’ère numérique ?  » Cette concertation nationale sur le numérique a été lancée le 4 octobre et la population française est appelée à donner son avis sur 4 thèmes liés aux transformations que provoque l’ère numérique dans notre société. Christine Balagué nous explique les enjeux d’une telle concertation.

En quoi consiste cette grande concertation numérique ?

Christine Balagué : Le Conseil national du numérique (CNNum) a été saisi par le Premier Ministre pour organiser une concertation nationale sur les grandes questions du numérique. Le lancement a eu lieu le 4 octobre au NUMA, en présence du Premier Ministre Manuel Valls, de Thierry Mandon, Secrétaire d’Etat chargé de la Réforme de l’Etat et de la Simplification, et d’Axelle Lemaire, Secrétaire d’Etat chargée du Numérique. Cette concertation s’effectue sur une plateforme de débat en ligne et est ouverte à tous : citoyens, associations, entrepreneurs, chercheurs, élus locaux, administration, think tanks. Chacun peut contribuer à construire la société numérique dans laquelle il souhaite vivre. En tant que commission indépendante et représentative de l’écosystème numérique, les membres du CNNum garantiront la transparence des débats et se feront force de proposition à l’issue des débats.
La démarche de la concertation est de donner la parole aux acteurs de l’écosystème, de la société civile et aux citoyens qui échangeront autour de “Regards Croisés” sur les 4 thèmes de la concertation : « Croissance, innovation, disruption« , « Loyauté dans l’environnement numérique« , « Transformation numérique de l’action publique » et « La société face à la métamorphose numérique« . Les thèmes 1 et 2 sont ouverts aux contributions depuis le 4 octobre. Les thèmes 3 et 4 seront ouverts à partir de novembre.

Le numérique est le cœur du sujet de la consultation mais c’est aussi son support même. Quel est l’intérêt d’une démarche participative de cette ampleur ?

C.B. Nous sommes à une période particulière : l’Internet s’est développé en France il y a déjà 20 ans et la révolution numérique a déjà eu lieu. Aujourd’hui, les questions du numérique concernent tous le monde. De plus, les usages se renouvellent et se complexifient sans cesse ; ce sont donc des questions qui s’installent durablement. La période à laquelle nous sommes nous oblige à réfléchir à la construction d’une société numérique soutenable, d’une économie numérique forte. Plusieurs questions se posent : comment créer des écosystèmes d’innovation avec des chercheurs, des start-up, des entreprises, favorisant l’émergence d’une économie numérique française innovante à dimension internationale ? Quel modèle proposons-nous pour que le numérique se développe en respectant la vie privée et les libertés individuelles, la loyauté entre les acteurs, dans un monde où le big data, les algorithmes et les objets connectés sont et seront dominants ? Que faire pour que la santé, l’éducation, la société plus généralement, se métamorphosent positivement grâce au numérique ? Ces questions concernent tout le monde. La concertation permettra à tous les acteurs de s’exprimer et de contribuer à cette réflexion, qui se traduira ensuite par des propositions du CNNum au gouvernement.

En quoi cette grande concertation peut intéresser les enseignants-chercheurs et les étudiants, notamment ceux des écoles de l’IMT ? Comment peuvent-ils contribuer tout particulièrement ?

C.B. L’Institut Mines Télécom, de par ses 10 écoles, ses enseignants-chercheurs, ses 13000 étudiants, de par la Fondation Mines-Télécom est au cœur même de la réflexion sur les questions du numérique. Chacun peut contribuer à titre individuel. Les enseignants-chercheurs peuvent en particulier apporter leur contribution en tant qu’expert sur leur thématique de recherche. Certains enseignants peuvent également proposer dans certains cours d’organiser des contributions avec les étudiants. Au niveau de l’IMT, une réflexion est en cours pour organiser des événements dans les écoles, travailler également avec sa Fondation et les chaires de recherche, afin de proposer une contribution plus « structurée ».

En savoir + sur la concertation nationale sur le numérique – Contributions du 4 octobre 2014 à fin janvier 2015