Former à l’ère de l’IA : l’école en transition
L’IA s’est invitée en classe… et elle connaît déjà toutes les réponses.
Entre promesses, fractures et bouleversement des pratiques, impossible désormais d’esquiver : que signifie apprendre à l’ère de l’IA ?
Dans ce nouveau numéro, co-écrit avec Lucie Jacquet-Malo, coordinatrice du programme IA de l’IMT, nous explorons un moment charnière pour l’enseignement supérieur et la recherche : comment éviter la fracture IA ? Que devient l’évaluation ? Comment accompagner enseignants et étudiants ? Que faut-il encore apprendre — et pourquoi ?
Édito
L’IA s’est invitée en classe sans demander la permission et elle connaît déjà toutes les réponses. Si ce n’est pas la première fois que la technologie bouscule l’école, il nous est désormais impossible d’esquiver : il faut décider, enfin, ce que signifie vraiment apprendre.
Changement de paradigme : former sans bugger
Ces dernières années, les IA génératives ont déplacé le centre de gravité de l’apprentissage. Mémoriser l’information ne suffit plus puisqu’elle est partout, tout le temps, à portée de clic. Ce renversement interroge la mission même de la formation.
Aussi bien du côté des apprenant•es que des enseignant•es.
Pourquoi se forcer à lire, comprendre ou analyser, alors que la machine le fait si vite et si bien pour nous ? Et comment continuer d’évaluer quand un devoir peut être généré en quelques secondes ? Comment distinguer l’effort réel de l’assistance invisible ? S’agit-il de triche ou d’aide au devoir 2.0 que l’on n’a pas (su) anticiper ?
Entre promesses et fractures
Dans cette transition, un fossé se creuse petit à petit. Dans le sillage de la fracture numérique que l’on connaît déjà, il sépare celles et ceux qui maîtrisent les codes de l’IA de celles et ceux qui n’y ont pas accès, ou s’en méfient. Une fracture faite de compétences, d’accompagnement, de culture numérique, pas seulement d’outils.
L’enjeu est collectif : garantir que l’IA devienne un levier d’émancipation, pas un facteur d’inégalités. Pour cela, l’enseignement doit retrouver son geste fondamental : donner des repères, développer l’esprit critique, encourager la créativité, cultiver la curiosité.
Autrement dit, former à ce que l’IA ne saura jamais simuler entièrement : un jugement humain.
Vers un système éducatif 2.0 : (ré)apprendre à apprendre
Finalement, la vraie question n’est peut-être pas « IA ou pas IA ». Mais : sommes-nous prêts à repenser l’apprentissage ?
Nous faisons ce pari. Celui d’une IA qui n’écrase pas l’apprentissage mais l’améliore. D’un enseignement supérieur qui outille chacun et chacune pour naviguer dans un monde saturé d’informations. D’une communauté étudiante, enseignante et de recherche qui expérimente, questionne, invente.
IA plus qu’à nous y mettre. Ensemble.
Au sommaire de ce nouveau numéro :
- Dossier spécial : Former à l’ère de l’IA : l’école en transition
- Décryptage des usages réels de l’IA dans les grandes écoles
- Les leviers d’un apprentissage réellement « augmenté »
- Fracture IA : comprendre, prévenir, agir
- Questions de souveraineté et de soutenabilité
- Zoom sur les initiatives à l’œuvre dans l’ESR : CMA MACMIA, formations internes, partenariats, Grand Challenge Étudiant Inria…
- Et aussi : actualités, partenariats, formations, innovations pédagogiques dans les écoles de l’IMT…
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