Dialogue franco-allemand des dirigeants de l’industrie de l’IA : avancer vers un écosystème européen de l’IA souverain et compétitif

Près d’un an après le lancement du Dialogue franco-allemand des dirigeants de l’industrie de l’IA, les principaux acteurs de la recherche appliquée, de l’industrie, de l’innovation et du monde académique présentent les premiers résultats opérationnels de l’initiative.

Portée par l’Ambassade de France à Berlin et pilotée par la Fraunhofer-Gesellschaft et Inria, avec le soutien de l’Institut Mines-Télécom, cette démarche vise à proposer des actions concrètes pour bâtir un écosystème européen de l’IA souverain, compétitif et durable.

  • À la suite du premier Dialogue franco-allemand des dirigeants de l’industrie de l’IA, organisé à Berlin en janvier 2025, les parties prenantes présentent les résultats des ateliers thématiques dédiés et s’engagent sur les prochaines étapes
  • Des propositions sectorielles présentées lors du sommet Adopt AI
  • À la suite de l’échange tenu à Berlin en janvier 2025, une deuxième session réunissant dirigeants d’entreprises et représentants du monde académique aura lieu en mars 2026 à Paris, afin de consolider les avancées
  • Un projet de feuille de route piloté par l’industrie est en cours, alimenté par les travaux menés lors d’ateliers sectoriels, afin de renforcer la souveraineté européenne en matière d’IA et de favoriser une innovation de confiance et durable

Des priorités partagées aux propositions concrètes

Organisé à Berlin en janvier 2025, le premier dialogue, réunissant Inria et Fraunhofer, a rassemblé plus de 40 acteurs français et allemands afin d’aligner les priorités stratégiques : infrastructures de confiance, cadre réglementaire, compétences, enjeux énergétiques et investissements.

Ce mouvement conjoint, ouvert à l’ensemble des deux écosystèmes dans une logique de coalition, reflète une ambition commune : créer les conditions d’un écosystème de l’IA plus compétitif et plus souverain, en définissant des feuilles de route coordonnées dans les grands secteurs industriels.

Depuis lors, des ateliers verticaux multi-acteurs ont été conduits dans des secteurs clés : énergie, santé, industrie, robotique, agritech, médias et télécommunications. Plus de 100 représentantes et représentants d’entreprises ont échangé avec des fournisseurs d’IA et des spécialistes académiques sur les principaux cas d’usage de l’IA dans leur domaine. Ils ont formulé conjointement des idées de projets pour des applications d’IA souveraines et identifié les principaux obstacles à lever, notamment sur le plan réglementaire.

Sébastien Fricker, responsable de l’équipe Vision and Perception Modeling, Essilor Luxottica : « L’Union européenne a besoin d’un processus clair, opérationnel, agile et efficace pour la validation réglementaire des dispositifs médicaux fondés sur l’IA. »

Carsten Schwecke, directeur commercial, en charge des activités commerciales, technologiques et fondées sur la donnée et l’IA chez RTL Germany : « L’Europe a besoin d’un écosystème des médias fort, souverain et autonome — surtout à une période où l’intelligence artificielle redéfinit les règles de la concurrence numérique. Lorsque des plateformes internationales utilisent nos contenus journalistiques pour entraîner leurs modèles sans accord ni compensation, il ne s’agit pas seulement d’enjeux économiques, mais du fondement même du débat public démocratique. »

Les résultats de ces ateliers ont été consolidés : propositions concrètes, indicateurs de réussite et pistes d’investissement pour des applications stratégiques de l’IA et pour des programmes de R&D. Ils sont présentés cette semaine au sommet Adopt AI à Paris, où l’initiative est mise en avant au sein d’un stand commun porté par Fraunhofer, Inria et l’Institut Mines-Télécom (« French-German Tech Lab », stand E2) — L’Institut Mines-Télécom étant partenaire du dialogue depuis juillet 2025.

Une initiative de feuille de route en cours

Ces contributions alimentent la prochaine étape : une feuille de route commune, portée par une « coalition volontaire », qui sera formalisée dans les mois à venir.

L’initiative bénéficie d’un large soutien parmi les parties prenantes majeures. Une deuxième session plénière est programmée le 9 mars 2026 à Paris, avec pour objectif d’évaluer les progrès, de développer les projets existants ou les consortiums en cours de structuration, et de mobiliser de nouveaux engagements en élargissant et en renforçant l’écosystème.

Un engagement franco-allemand de longue date

L’Inria, l’Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique, apporte son expertise en recherche de haut niveau, en innovation et en création de jeunes entreprises. Inria agit également comme Agence des programmes numériques pour le gouvernement français.

La Fraunhofer-Gesellschaft, principal organisme allemand de recherche appliquée, joue un rôle essentiel dans le transfert des technologies vers l’industrie, en associant recherche publique et partenariats industriels pour soutenir l’impact économique et sociétal.

Membre fondateur de l’Académie franco-allemande pour l’industrie du futur, l’Institut Mines-Télécom soutient ce dialogue dans le cadre de son engagement en faveur de la souveraineté technologique européenne, au travers de la recherche, de l’innovation et de la formation. Alors que l’Europe s’efforce d’allier compétitivité et souveraineté à l’ère de l’intelligence artificielle, la coopération franco-allemande demeure un pilier essentiel pour construire l’avenir.